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Photo du rédacteurLou T.

Le dernier album photo de Reporters Sans Frontières met à l'honneur le grand Jacques Henri Lartigue

Dernière mise à jour : 10 mai 2023

Depuis plus de 25 ans, Reporters Sans Frontières édite des albums de photographie dont les fonds sont investis dans la lutte pour la liberté de la presse dans le monde. L’édition n°66 du printemps 2021 "Jacques Henri Lartigue, 100 photos pour la liberté de la presse” recense comme son nom l'indique 100 clichés de l'œuvre du photographe J.H Lartigue, articulés en 4 parties et entrecoupés d’articles explorant l’œuvre de l'artiste, ses intentions et sa vision du monde.

Comme chaque album de Reporters Sans Frontières, le numéro 66 est introduit par une dizaine de documents tels que des articles ou encore une carte sur l’état de la liberté de la presse dans le monde, documents qui font froid dans le dos.

En effet, la liberté de la presse n’est une situation bonne ou plutôt bonne que dans une trentaine de pays. Deux vastes zones géographiques au Moyen Orient et en Asie de l’Est sont elles dans une situation très grave et c’est particulièrement là que RSF agit et « lutte pour que tous les êtres humains bénéficient d’informations leur permettant de connaître, comprendre et se forger une opinion sur les enjeux du monde et de leur environnement » , cela notamment grâce aux fonds récoltés par la vente de leurs “Albums pour la liberté de la presse”.


Jacques-Henri Lartigue : l'oeuvre d'une vie et d'une époque

Le photographe, écrivain et journaliste Jacques-Henri Lartigue né en 1894 est issu d’une famille aisée et vit une enfance paisible voire luxueuse dans un milieu mondain. C’est en 1902 alors qu’il est âgé de 8 ans que son père lui offre son tout premier appareil photo avec lequel il immortalisera de nombreux moments de sa vie en famille. Les gens qui l’entourent et plus globalement, sa vie et son quotidien deviendront par la suite les principaux sujets de son œuvre et feront de cette dernière une pièce unique, témoin d’une époque et d’un style de vie bien particulier. Dans les années 30, la fortune de sa famille décroît, l’artiste vit alors modestement de ses arts sans être vraiment connu du grand public. C’est en 1963, après être arrivé à Los Angeles que, suite à une rencontre avec Charles Rado, il lui est offert d’exposer au fameux MoMA de New-York. L’engouement est alors général et en 1974, J.H Lartigue réalise le portrait présidentiel, peu conventionnel de Valéry Giscard D'Estaing qui cherchait et qui trouva chez l’artiste, une vision gaie, légère, et en somme différente de ses prédécesseurs.

A la fin des années 70, le photographe est désormais célèbre, il est le premier à léguer l’intégralité de son œuvre à l’Etat français de son vivant. Une exposition est organisée pour l'occasion, au Grand Palais de Paris en 1980. Jusqu’à la fin de sa vie, il continue à écrire, peindre et photographier. Il décède à Nice le 12 septembre 1986 laissant derrière lui plus de 100 000 clichés et 1 500 peintures.




Tendresse et légèreté : photographier pour émerveiller

Le photographe envisageait son œuvre comme : “une invitation au rêve, à la réalité quand elle est belle, à la joie, à l’amour, à tout“ tant pour lui tout était passionnant : “la nature, le talent des autres, tout”. Une de ses réponses d’interviews de 1983 illustre parfaitement son rapport à la photographie, qui se reflète dans son travail : “le sujet vient toujours vers moi, je ne bouge pas, je suis le spectateur, c’est la photo qui vient se faire prendre, je ne cours pas après une photo”. Ses clichés en mouvements pris sur le vif et pourtant impeccablement nets semblent relever du photomontage.

Une jeunesse et une fraîcheur impérissables transparaissent dans son œuvre. Lartigue disait vouloir “empailler le bonheur” et être un “amateur dans les deux sens du terme” tant il faisait ce métier par passion. Photographe de l’instantané, beaucoup le qualifie comme “plein de malice”, témoin des plus grands personnages du XXème siècle.

C’est toujours avec beaucoup de tendresse et de légèreté qu’il photographiait ces derniers. A 80 ans, il se disait encore “émerveillé” de sa propre vie.

“une invitation au rêve, à la réalité quand elle est belle, à la joie, à l’amour”

Avec 100 clichés, cet album de Reporters sans frontières a voulu rendre hommage en recensant un millième de l'œuvre du photographe tendre et malicieux qu’était Jacques Henri Lartigues, témoin d’une époque, d’une gaîté inébranlable. Et c’est réussi.


Lou



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