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Edouard R.

L’Iran lance son premier satellite militaire

Dernière mise à jour : 10 mai 2023

Un lancement a surpris pas mal de monde il y a peu, celui d’un satellite militaire iranien. A l’aide d’un lanceur jusqu’à présent inconnu baptisé Qassed qui se traduit par « le messager » en persan, l’Iran a apparemment lancé son premier satellite militaire en orbite, mettant fin à une série de revers pour le programme spatial du pays.


Nour orbite autour de la Terre à une altitude de 425 km

Cette fusée à trois étages a décollé du désert de Markazi, dans le centre de l’Iran le mercredi 22 avril et a réussi à livrer un satellite de reconnaissance militaire, appelé Nour, en orbite terrestre basse. Nous pouvons voir le lancement de la fusée, qui a eu lieu sur une base près de Sharhoud à environ 300km au nord-est de la capitale iranienne de Téhéran, via différents médias du pays. L’annonce de la réussite de la mission a été publiée sur le site officiel du Corps des Gardiens de la révolution islamique iranienne, une unité d’élite militaire distincte des forces armées régulières du pays. Le communiqué précise que le satellite Nour orbite autour de la Terre à une altitude de 425km ce qui est environ la hauteur à laquelle orbite la Station Spatiale Internationale.


Cette information semble bien être vérifiée

Il est toujours prudent de ne pas prendre pour argent comptant les annonces des régimes autocratiques, mais cette information semble bien être vérifiée selon Jonathan McDowell, un astrophysicien du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, qui garde un œil sur les nombreux objets orbitant autour de notre planète. Celui-ci confirme que les Etats-Unis ont détecté le lancement d’un objet au départ de Sharhoud à l’heure indiquée par l’Iran et dont la trajectoire suit une ellipse autour de la Terre, comprise entre 426km d’altitude au périgée, quand le satellite est au plus proche de la Terre, et 444km à l’apogée, quand il en est le plus éloigné. « Je considère que cela confirme que le satellite iranien a réussi à atteindre l’orbite » a ajouté McDowell dans un tweet.


Un objectif militaire ?

Cette mise en orbite n’est pas arrivée sans peine pour le pays qui doit développer seul ses lanceurs et satellites. L'Iran n'a pas dans ce domaine la faveur de l’opinion internationale, qui lui reproche de cacher un objectif militaire, et de vouloir se doter de missiles balistiques à longue portée par le biais des lancements de satellites. La frontière est en effet parfois très mince entre une fusée et un missile intercontinental qui pourrait d’ailleurs très bien transporter des têtes nucléaires et ça, ça n’est pas du goût des pays occidentaux.


Une grande première pour l'Iran

Cela faisait presque 3 ans que le pays allait d’échecs en échecs sur plusieurs lancements successifs. D’ailleurs en août 2019 une fusée avait explosé sur la rampe de lancement du centre spatial Iman Khomeini, provoquant une ruine repérée depuis l’espace, que Donald Trump avait accidentellement dévoilée sur Twitter. Plus récemment, cette année, en Janvier, un lanceur avait échoué la mise en orbite d’un satellite de communication. Une autre fusée appelée Saphir, n’avait pas fait mieux le mois d’après. C’est donc ici la toute première fois que l’Iran met en orbite un satellite militaire, dont on ne sait pour le moment pas grand-chose au sujet de sa mission et ses caractéristiques. D’après l’US Space Force, celui-ci disposerait principalement d’une caméra à faible résolution et le satellite aura alors une capacité d’observation similaire aux satellites espions des années 60.


Vers de nouvelles tensions entre les Etats-Unis et l'Iran

Ce lancement va cependant relancer la polémique sur le programme spatial iranien et faire grandir les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, qui avaient déjà augmenté d’un cran en début d’année après la frappe de drone américaine contre le général iranien Qassem Soleimani : l’Iran avait riposté quelques jours plus tard avec des tirs de missiles sur plusieurs sites américain en Irak. Même si les objectifs spatiaux iraniens restent encore aujourd’hui très flous, il faut tout de même reconnaître la persévérance de ses ingénieurs ayant construit non sans mal mais avec succès un programme de lancements orbitaux en totale indépendance. Reste maintenant à savoir ce que sera leur prochaine étape.


Edouard

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