Le Visiteur du Futur : du Bois de Vincennes au Grand Rex, une transition réussie ?

Lorsque sort le premier épisode du Visiteur du futur en 2010, un gag de deux minutes tourné au bois de Vincennes, il est difficile d'imaginer sa suite. Pourtant, la série déjà drôle s'enrichit au fil des épisodes de personnages attachants et d'intrigues captivantes. Si avoir vu la série n’est pas indispensable à la compréhension de l’intrigue, cela nous fait encore plus apprécier la qualité du film. Explorons ensemble les raisons qui rendent cette adaptation pertinente réussie.

En 2022, le futur peut encore sembler radieux. Les plus optimistes imaginent pour l’avenir des jetpacks et une apogée technologique tandis que les progrès techniques permettent à une nouvelle forme de centrale nucléaire, bien plus efficace, de s'implanter en France. Vous l'aurez compris, les choses ne restent pas longtemps aussi idylliques puisque-que cette nouvelle source d'énergie mènera quelques années plus tard à un cataclysme nucléaire. C'est dans ce contexte que le visiteur du futur (Florent Dorin) et ses fidèles acolytes (Raphaël Descraques et Jean Baptiste Slimane) vont devoir une fois de plus remonter le temps pour sauver le monde, malgré les fortes résistances de la brigade temporelle qui souhaite les en empêcher. Rajoutons à ça de nombreuses blagues, peut-être un peu trop nombreuses mais toujours aussi drôles, et on obtient la recette de qualité à laquelle nous avait habitués la série. Pourtant, ce n'est pas tout car le film nous fait aussi découvrir des nouveaux personnages attachants. Alice, militante écologiste qui devient la nouvelle protagoniste, est à la fois héroïque et imparfaite, et son rapport fort et conflictuel avec son père achève de rendre ce duo crédible et touchant.

Le long métrage est également puissamment actuel, et aborde assez fidèlement la question du changement climatique. Un peu trop même pour certains comme “le point” qui titre: "Le Visiteur du Futur, ou comment désinformer sur le nucléaire". S'il est un peu déplacé d'attendre d'un long métrage de science fiction une information exhaustive et objective, il a échappé au magazine d’actualités que Le Visiteur du Futur décrit une société en fait assez similaire à la nôtre, du moins avant sa partie post-apocalyptique. En effet le mouvement écologiste y est victime de tentatives de décrédibilisation constantes. Ses militants sont sans cesse mis face à leurs contradictions, comme s' il fallait être parfait pour chercher à éviter la fin du monde. Du côté des politiques, on retrouve la pratique du pantouflage, soit le fait de s'assurer d’un poste dans le privé une fois son mandat politique expiré, au risque d’effacer la limite entre intérêts collectifs et personnels.

À la fois drôle, touchant et pertinent, je trouve personnellement que ce film est plus que réussi. À vous de vous faire votre propre avis. Je vous garantis que regarder le long métrage de François Descraques ne sera pas du temps perdu !