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T.Sauvage & Claire

Les 40 ans de la fin des rasoirs nationaux en France

Dernière mise à jour : 8 déc. 2021


Le 17 septembre 1981 le ministre de la Justice Robert Badinter prononce un discours de 1h24 devant l’Assemblée Nationale. Quelques jours plus tard, le 9 octobre 1981, se vote à 363 voix pour et 117 voix contre l’abolition de la peine de mort. Depuis, plus personne en France n’a été exécuté sous décision de la Justice.


Suite à la Révolution, il est décidé que chaque personne recevant la peine capitale sera guillotinée. Ce décret du 20 mars 1792 cherche notamment à rétablir une égalité entre les personnes exécutées. En 1908 une tentative d’abolition menée par Edmond Guyot-Dessaigne est avortée. En octobre 1981 la France devient le 35 ème pays au monde à abroger la peine de mort.

On retrouve dans l’histoire différentes figures ayant protesté contre la peine de mort. Dans un premier temps le Marquis de Saint-Fargeau en 1791, ensuite vient un des plus connu Victor Hugo, mais la figure la plus importante fut Robert Badinter.


Robert Badinter, son combat

Robert Badinter est partisan de l’abolition depuis le début des années soixantes, il est révolté d’une erreur judiciaire ne respectant pas la loi de Talion (œil pour œil, dent pour dent) en 1972. Un homme est condamné, tué sans avoir lui-même tué. Puis il monte son projet de loi pour interdire la peine de mort après avoir été nommé garde des Sceaux (ministre de la Justice) en 1981 sous Mitterand.

Dans un long discours qu’il prononce le 17 septembre 1981, il avance différents arguments pour appuyer son propos.


Des arguments moraux...

Punir un crime par un crime, c’est rajouter une souffrance à une autre. Que les condamnés soient morts exécutés ou emprisonnés, la sécurité du pays n’est pas plus mise en danger. Ces morts n’apportent rien à la société. De plus, comment la Justice peut être aussi certaine de son jugement qu’elle en vienne à tuer un homme ? De nombreuses erreurs judiciaires ont été commises. La Justice n’est pas omnisciente.


...Et des arguments politique

La discrimination raciale fait rage dans les jugements rendus par la Justice. En France, à cette époque, les maghrébins sont plus à même d’être condamnés à la peine capitale que les blancs. La France fut un des premiers pays à abolir l’esclavage pourtant elle a aboli la peine de mort bien après les recommendations de l’ONU.

Robert Badinter après que la loi sur l'abolition de la peine de mort a été adoptée dit : “ Quand je suis sorti de l’Hémicycle du Sénat, j’ai réfléchi à tout ce qui était advenu avec un sentiment de paix comme j’en ai rarement ressenti et c’est vrai que, ce jour-là, c’était vraiment fini, la peine de mort.”

Ces positions ont valu à l’ex-ministre de la Justice beaucoup de haine de la part de ses opposants et de l’opinion publique. Lui et sa famille ne comptaient plus les lettres de menaces qu’ils avaient reçues.


Derniers exécutés

Les trois dernières personnes exécutées en France furent Christian Ranucci, Jérôme Carrein et Habida Djandoubi.




M.Sauvage

C.Lanoy-Ratel


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