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Lazar S.

Les mesures sanitaires renforcées : trick or treat ?

Dernière mise à jour : 10 mai 2023

Dans une période d’explosion du nombre de contaminés et de décès dus au Covid-19, les pouvoirs publics ont décidé d’agir face à cette deuxième vague qui s’annonce bien plus meurtrière que la précédente, avec des records en matière du nombre de contaminés (avec des chiffres dépassant largement 20.000 cas constatés par jour) et une forte augmentation du nombre de décès. Ainsi, dans son allocution du 28/10/2020, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures sanitaires : un reconfinement, le retour des attestations, la fermeture des établissements d’enseignement supérieur, ainsi qu’un grand nombre de mesures visant à empêcher un total désastre économique. Le Président a également pensé à l’enseignement primaire et secondaire, en évoquant des mesures sanitaires renforcées à la rentrée.


La diversité entre les établissements est trop grande


Cela était rassurant pour les lycéens de savoir qu’ils pourront poursuivre leur cursus sereinement, et nos élèves étaient encore plus rassurés à la rentrée, ils ont été accueillis non à bras ouverts, mais fenêtres entre-ouvertes. Il est bien évidemment très facile d’imaginer un renforcement des mesures sanitaires, mais comme l’a dit Albert Einstein, “la théorie, c’est quand on sait que rien ne fonctionne”. C’est bien la mise en pratique qui pose des problèmes épineux au Président, et les solutions proposées s’avèrent être peu efficaces. « Nous sommes en guerre” dit-il, mais notre chef des armées oublie qu’une guerre sans défense se perd très facilement, cela nous rappelle des souvenirs et honnêtement, pas les meilleurs. En effet, la diversité entre les établissements est trop grande, ainsi tous les établissements ne pourront pas mettre en place des mesures renforcées, et les mesures actuelles, notamment dans notre lycée respectif font preuve d’une efficacité assez limitée.

Du côté des lycéens

A présent, nous lycéens avons d’autres problèmes à résoudre, comme l’impossibilité de mettre en œuvre des mesures pour autant prescrites, et avec l’aggravation de la situation sanitaire, un risque plus élevé pour nous et surtout pour nos proches que l’on pourrait contaminer. S’ajoute à cela le froid. L’idée d’ouvrir les fenêtres est non seulement peu rentable mais a aussi un effet négatif. Contrairement aux crop-top, le froid déconcentre vraiment. Et dans cette période de l’année, cela nous rend encore plus vulnérables.


Les décisions des pouvoirs publics, bien que discutables, sont toutefois compréhensibles dans une certaine mesure. Il est, en effet, impératif de préserver la continuité pédagogique et d’éviter le décrochage comme lors du premier confinement ; toutefois la question qui se pose se situe au niveau de la priorité : il faut choisir entre nos vies et des conditions décentes d’apprentissage. L’école forme les esprits de demain, mais s’il n’y a plus aucun esprit restant pour demain, l’effort d’aujourd’hui s’avère être vain.

L’inefficacité des mesures a créé chez nos lycéens un sentiment d’insécurité assez fort. Ce sont toujours les mêmes questions qui se posent, quitte à prendre des décisions pour les lycéens, pourquoi ne pas essayer au passage d’éviter de faire preuve d’incompétence ? Les personnes au pouvoir qui prennent ces décisions sont aussi passées par le lycée, ne sont-elles pas censés savoir que nos vies sont prioritaires ? Bien que le risque de décès soit faible pour les jeunes, il est important de signaler que le virus peut laisser des séquelles importantes, notamment au niveau pulmonaire. En biologie, le risque n’est jamais nul.

La mobilisation se prépare

Cette insécurité produit à son tour des conséquences. En effet, par divers moyens notamment via les réseaux sociaux, les lycéens expriment leurs craintes, leur mécontentement et prévoient de se mobiliser afin de formuler de sérieuses revendications afin de créer les conditions d’une poursuivre leurs apprentissages de la manière la plus optimale possible, tout en évitant le risque de contamination et transmission (notamment aux personnes à risques).

Une chose est sûre, notre futur est brillant. Ainsi, une pluralité de solutions commencent à voir le jour, comme le système adopté par les facultés au début de cette année universitaire (à savoir un système hybride, mi-présentiel mi-distanciel avec notamment la constitution des groupes). Autre proposition pour les premières et terminales : seules les heures des matières de spécialité et d’EPS seraient effectuées en présentiel. Les idées varient, jusqu’aux plus extrêmes comme une fermeture totale de notre établissement, réclamée par des lycéens complètement apeurés face au manque d’information concernant

la situation au lycée.

On peut s’attendre à ce que, très rapidement, des mouvements lycéens contant les mesures actuelles, considérées comme étant inefficaces, se mettent en place et réclament un réel renforcement, en rejoignant le mouvement des enseignants, qui dénoncent par leur grève la difficulté des conditions de travail et l’absence de renforcement réel des mesures sanitaires.

Lazar Stevanovic

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