Un blocus au Lycée Fénelon

Ce Lundi 20 Mai 2024, la cour pénale internationale a requis un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahou, premier ministre israélien et son ministre de la défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les élèves du lycée Fénelon avaient déjà protesté contre les bombardements 2 semaines auparavant, le mardi 7 Mai, en bloquant leur établissement. Depuis le 7 Octobre et l’attaque d’Israël par le Hamas ayant tué 800 civils et fait plus de 200 otages, (plus précisément 1160 morts dont une majorité de civils et 240 otages) l'État israélien s’acharne à bombarder le petit territoire de la bande de Gaza ayant déjà fait 35 000 morts.

Face aux poubelles amassées devant l’établissement, les questions fusent :

« -C’est bien de faire un blocus pour la Palestine, mais qu’est-ce que vous faites pour les Ouighours ? -La France soutient directement Israël, répondent les lycéen•ne•s mobilisé.e.s, disons que Netanyahou a besoin de ses alliés occidentaux. Xi Jinping, lui, n'en a rien à faire que les étudiant.e.s et lycéen•ne•s occidentaux.ales manifestent. Le mouvement étudiant lancé aux États-Unis et étendu à l’Europe a une véritable importance. Il permet de faire pression sur les états pour les obliger à prendre de fortes sanctions contre Israël. Bien que ce qui se passe en Chine soit inquiétant et révoltant, nous avons beaucoup moins de capacités d’agir là-dessus ! »

D’autres élèves s’interrogent :

« -Pourquoi n’avez-vous pas mis de drapeau israélien à côté du palestinien accroché, si vous voulez la paix ?

-On n’est pas dans une simple situation de guerre, expliquent les manifestant.e.s, cela fait désormais des décennies que l’état d’Israël opprime la population palestinienne, en soutenant la colonisation, en empêchant la libre circulation dans les territoires palestiniens, en s’appropriant des terres et en bafouant le droit international. Les accords d’Oslo, en 1993, qui devaient aboutir à une paix durable dans la région, n’ont pas été respectés par Israël, notamment à cause des colons et de la droite israélienne, au pouvoir aujourd’hui encore avec le Likoud de Netanyahou. Nous n’allons pas utiliser le drapeau d’un état oppresseur qui bombarde des enfants et des innocents, dirigé par des gens qui n’ont jamais voulu la paix. Le drapeau de la nation opprimée, des gens qui meurent innocemment, nous nous battrons avec, et rappelons-le ce n’est en aucun cas le drapeau du Hamas, cette organisation islamiste et terroriste vers laquelle certains palestiniens désespérés se tournent, toutes les solutions diplomatiques ayant échoué. »

Les bloqueurs ont aussi souhaité rappeler leur opposition à l’antisémitisme. Ces paroles rapportées nous permettent de mieux comprendre les motivations des élèves ayant bloqué le lycée. Nous pouvons désormais espérer que le récent mandat d’arrêt international contre Benjamin Netanyahou puisse mettre fin au massacre d’innocents.